Actualités COVID: remboursement par l’Etat


Il a été annoncé par le gouvernement un dispositif destiné aux enfants de 3 à 17 ans pour une prise en charge à 100% par la CPAM de 10 séances chez un psychologue via une prescription médicale (de mai 2020 à janvier 2021) pour des jeunes, en souffrance liée à la COVID-19.
A aucun moment, les psychologues n’ont été consultés, ni sur la démarche, ni sur les conditions de cette prise en charge. 
La CPAM remboursera aux psychologues acceptant ce dispositif 22 €/séance, là où nous demandons aux patients 45€/séance (en zone péri-urbaine).
Il faut comprendre que les psychologues libéraux ont un statut de micro-entreprise. Comme toute entreprise, nous avons des frais non-imputables à notre statut, et ce, au-delà de nos bénéfices propres.

A titre informatif, sur une consultation rémunérées 22€, il faut déduire:

  • Le loyer et les charges locatives
  • Les taxes, les impôts, et assurances diverses
  • Les cotisations sociales (URSSAF)
  • Les formations professionnelles (supervisions, ajustement des pratiques)
  • Les cotisations retraite et facultatives (assurance maladie)
  • Le matériel etc…
  • Les frais de comptabilité, de gestion
  • Sans compter que nous n’avons pas de congés payés…

A la fin, dans notre poche, il faudra compter à peu près 8€ /séance. Nous travaillons plus de 40h/semaine, pour un BAC+5 minimum.

Un tel mépris de notre profession n’est plus tolérable. OUI au remboursement des psychologues mais pas dans de telles conditions !

  • Nous demandons un accès libre des patients aux psychologues, sans passer par la validation des médecins ou psychiatres, et sans critère préalablement défini.
  • Nous demandons une prise en charge avec possibilité de dépassement d’honoraires (comme cela est déjà le cas pour les psychiatres libéraux)
  • Notre métier n’est pas un sacerdoce, nous ne sommes pas des confidents lambda, nous sommes des professionnels du psychisme et exigeons d’être reconnus en tant que tels.
  • Nous refusons que la prise en charge soit imposée, limitée et standardisée, car cela ne correspond absolument pas à la pratique des psychologues et aux attentes du public en souffrance.
  • Nous demandons de pouvoir pratiquer notre profession dans des conditions viables, décentes et dans le respect de notre éthique et déontologie. 

C’est pourquoi, nous refusons de recevoir vos enfants dans le cadre de ce dispositif.